Extraits du dossier sur la lesbophobie en France réalisé par la Coordination Lesbienne en France

mardi 4 septembre 2012
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Annexe 3 - Extrait du dossier sur la lesbophobie en France réalisé par la Coordination Lesbienne en France

Définition

La lesbophobie –aversion à l’égard des lesbiennes –est une des formes de la xénophobie, comportement rejetant toute personne différente comme sous-humaine et indigne de vivre.

La lesbophobie se traduit d’abord par l’effacement des relations amoureuses entre les femmes. Cette forme de sexisme qui nie la sexualité féminine conduit à l’invisibilité des lesbiennes.

Quand elle est perçue, la sexualité entre femmes est souvent considérée comme secondaire, accessoire, car privée de la référence majeure au phallus. Elle est utilisée de manière réductrice et caricaturale dans la pornographie comme objet de fantasme et de voyeurisme.

La lesbophobie se traduit enfin par la peur et la haine envers les lesbiennes parce qu’elles transgressent les rôles féminin/masculin, et sont indépendantes des hommes sexuellement, et en partie économiquement.

Elle se révèle être ainsi une discrimination selon le genre.

Conséquences de la lesbophobie

1) silence, autocensure : cercle vicieux qui entretient paradoxalement l’opprobre.

Les violences et discriminations dont sont victimes les lesbiennes sont soumises à la loi du silence parce que, bien souvent, ces femmes n’ont pas les moyens d’attirer l’attention sur les mauvais traitements et l’exclusion dont elles font l’objet et n’osent pas alerter l’opinion de peur d’être mises au banc de la société et par crainte de représailles. Il est ainsi difficile de repérer, dénoncer et donc de punir la répression lesbophobe. On a vu d’ailleurs comment ceux qui se rendent coupables de discrimination savent dissimuler habilement leurs mobiles.

L’autocensure dans la famille, dans la rue, au bureau, est la forme la plus courante de négation de soi provoquée par la lesbophobie ambiante. Les lesbiennes les plus militantes et reconnues comme telles savent à quel point le dire demande du courage. Peu de lesbiennes aujourd’hui encore osent affronter l’objectif des caméras pour témoigner à visage découvert à la télévision, contrairement aux homosexuels.

Qu’en est-il des milliers d’anonymes qui cultivent le mensonge pour se protéger et n’ont le soutien ni de leur famille ou ami-e-s, ni d’une association, et à qui un thérapeute annonce que « la relation entre deux femmes est une illusion » ?

2) isolement :

On comprendra aisément l’isolement de nombreuses lesbiennes, notamment de celles qui ne vivent pas dans ou près d’une grande ville où l’anonymat est sauvegardé.
Le mouvement associatif lesbien n’a pris son plein essor que depuis une décennie et la liste des lieux où sont implantées les associations lesbiennes de la C.L.F. atteste qu’il s’agit essentiellement de grandes villes.

3) difficulté d’être :

Sans le soutien affectif et l’approbation familiale, sans l’acceptation effective de la société, sans une image positive des lesbiennes dans la culture et les médias, en l’absence d’allusion à l’homosexualité masculine et féminine dans l’Education Nationale, il est bien difficile pour une jeune lesbienne de se construire une identité et de trouver un bon équilibre.

Une enquête anglo-saxonne « la prévention et les interventions dans le suicide des jeunes du département médical de Rockville – 1989 » a révélé qu’1/3 des suicides de jeunes sont causés par l’homophobie et la difficulté de vivre qu’elle génère.

Une autre enquête signalée par Lesbia Magazine (juin 1996) confirme ces données en indiquant que sur 20 jeunes lesbiennes isolées du nord de l’Angleterre, 14 avaient fait une ou plusieurs tentatives de suicide.

Le rapport européen « Daphné » sur « Adolescence, homosexualité, violences » révèle que sur 100 lesbiennes interrogées, 61% avouent des pulsions suicidaires, 22 sont passées à l’acte. De telles études faites en France révéleraient sans nul doute des conséquences similaires comme un certain nombre de témoignages peuvent nous le laisser supposer. En France, l’étude du Docteur Pommereau (voir page 2 du dossier lesbophobie) révèle des conséquences similaires du rejet homophobe/lesbophobe.

N.B. le dossier complet sur la lesbophobie réalisé par la C.L.F. est disponible sur demande à colloqueparis07@yahoo.fr.


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