La lesbophobie, un concept récent…

mardi 30 novembre 2010
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La lesbophobie, un concept récent…

Le terme « lesbophobie » apparaît officiellement en 1998 dans « le Rapport détaillé sur la Lesbophobie dans le monde », présenté par la Coordination Lesbienne en France à Montréal, à l’occasion de la préparation de la Marche Mondiale des Femmes contre les violences et la pauvreté.
Le terme qui répond à un vrai besoin de nommer les discriminations spécifiques dont sont victimes les lesbiennes s’étoffe d’une définition et fait l’objet d’une entrée au « Dictionnaire de l’homophobie » à l’instigation de la CLF.
Très vite repris par la sphère militante avec le « Rapport sur la lesbophobie » publié par l’association SOS homophobie, le terme passe ensuite dans les médias qui couvrent assez largement les procès de Segré et Epinay sous Sénart, deux cas patents de lesbophobie, puis gagne le grand public.

Interrogées, les lesbiennes apprécient ce mot parce qu’il identifie les réalités auxquelles elles sont confrontées et les libère du recours au terme homophobie qui noie leur existence dans un universalisme stérile. Au forum social européen, les italiennes, les allemandes ont accueilli le concept avec enthousiasme, parce que disent elles, « il nous parle de ce que nous vivons ».

….pour un type de discrimination qui l’est moins !

Les discriminations envers les gays et les discriminations envers les lesbiennes n’opèrent pas selon les mêmes processus.
Dans la plupart des pays au monde le schéma est le même à des degrés certes différents. Les garçons dès 10 ans ont vocation à occuper l’espace extérieur. Entre paires, l’émulation est forte pour se conformer au modèle « viril » de la société hétérosexiste. La sortie du modèle est réprimée par la violence, autre expression de la virilité.
Quant aux filles, disposant de moins d’autonomie pour construire leur personnalité hors de la sphère familiale, les tentatives de résistance au formatage social y sont très tôt réprimées : enfermement, reprise en main, mariage forcé, viol punitif pour une conformation radicale au modèle sexuel dominant. Dans l’espace social, elles sont doublement discriminées, elles le sont à la fois comme femmes dans un monde régi par les hommes, et comme homosexuelles dans une société hétérocentrée.
Le terme de lesbophobie décrit donc la conjugaison de cette double discrimination. La lesbophobie se manifeste par la peur et la haine envers les lesbiennes parce qu’elles transgressent les rôles féminin/masculin, et sont indépendantes des hommes sexuellement, et en partie économiquement.

Faire régresser la lesbophobie c’est contribuer à l’égalité entre les femmes et les hommes

La Coordination lesbienne en France exerce sa solidarité active selon deux axes :

  • Faire en sorte que la lesbophobie soit prise en compte dans le dispositif législatif contre les violences faites aux femmes à condition que ce dispositifs intègrent la prévention en milieu scolaire, car la répression n’est jamais la solution.
  • S’associer aux lesbiennes qui ont le courage de résister aux discriminations en les soutenant financièrement lorsque elles décident de « réclamer justice ». Cette dernière action est portée par l’une de ses membres : CQFD/fierté lesbienne qui à ce jour à financer les frais d’avocates pour 6 procès.

La Coordination Lesbienne en France revendique le droit, pour les lesbiennes, de vivre visiblement et affirme qu´il n´y a pas de prix à payer pour le courage d´exister au grand jour.

Coordination Lesbienne en France c/o CQFD Fierté Lesbienne
texte paru dans le rapport annuel contre l’homophobie édité par SOS homophobie


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